Pourquoi les « extras » changent toute la logistique d’un déménagement
Quand on parle de déménagement, la plupart des gens pensent à des boîtes, un divan, une table, quelques électroménagers… rien de bien compliqué. Mais dans la vraie vie, il y a toujours un élément “hors norme” qui vient bousculer le plan.
Un piano au 3e étage.
Un coffre-fort dans un sous-sol avec plafond bas.
Un long corridor à traverser sans ascenseur.
Ou même un frigo américain qui ne passe ni par la porte, ni par l’escalier.
💬 Et c’est là qu’on voit la différence entre une équipe ordinaire… et un vrai pro.
Parce que gérer un extra hors-gabarit, c’est pas juste “forcer un peu plus”. C’est savoir anticiper, planifier, choisir la bonne technique, et surtout : ne pas se mettre en danger ni risquer de tout casser.
Moi, j’en ai vu des scènes où un client me dit “ah au fait, j’ai un piano”… le jour même, sans avertir. Ou d’autres qui pensent qu’on va sortir un coffre-fort de 400 kilos avec un simple diable de base, comme si on déplaçait un meuble IKEA.
🔍 Cet article, je l’ai écrit pour ceux qui veulent comprendre le vrai métier, et éviter les mauvaises surprises le jour du déménagement.
Tu vas y trouver :
Les erreurs à éviter dès l’évaluation
Les bons réflexes à avoir pour chaque type d’objet complexe
Des conseils de terrain que seuls les vrais déménageurs connaissent
🎯 Parce qu’un bon déménagement, ce n’est pas seulement “tout faire rentrer dans le camion”.
C’est aussi savoir gérer les imprévus les plus coriaces… sans perdre la tête.
📏 1 – Identification et évaluation de l’extra
(Avant même de toucher quoi que ce soit, un vrai pro sait déjà s’il va falloir se battre ou non.)
Quand t’as fait des centaines de contrats, tu développes un réflexe automatique dès qu’un client te dit :
“Ah oui, j’ai juste un piano à bouger en plus…”
ou
“J’ai un petit coffre-fort dans le sous-sol, ça va pas être un problème ?”
Là, dans ta tête, y’a une alarme qui se déclenche.
Parce que les objets “hors-gabarit” ou “extras” — c’est pas une surprise à découvrir le matin-même. C’est une mission à part entière. Et quand tu rates l’évaluation de départ, c’est toute ta journée qui déraille :
Tu perds du temps,
Tu fatigues ton équipe,
Tu risques un accident,
Et parfois… tu casses.
Un déménageur expérimenté, il devine les pièges avant même d’entrer dans le logement. Et pour ça, il faut trois choses :
des mesures, une lecture du terrain, et un œil technique.
1.1. Prendre les dimensions toi-même ou demander les vraies infos
Un client qui dit :
“C’est pas si lourd.”
ou
“J’ai déjà vu un déménageur le faire tout seul.”
❌ Mauvais départ.
Moi, je demande :
Hauteur, largeur, profondeur. 📏
Si possible, une photo avec un objet à côté pour l’échelle.
Ou mieux : le modèle exact, pour trouver la fiche technique (ça marche avec les coffres, frigos américains, laveuses industrielles, etc.)
🎯 Pourquoi ? Parce que le matériel qu’on charge dans le camion dépend du vrai poids. Et aussi du centre de gravité, du revêtement, de la répartition de la masse.
Un meuble massif en bois avec un tiroir vide, c’est pas la même affaire qu’un coffre-fort de 300 kilos coulé dans le béton avec un plancher fragile en-dessous.
Un amateur ? Il voit un meuble.
Un pro ? Il voit un point de bascule, un danger potentiel, une source de retard.
1.2. Lire les accès comme une carte tactique
Un vrai déménageur, il a l’œil du stratège.
Quand j’arrive sur un contrat avec un objet lourd, je fais le tour comme un pompier avant une intervention.
Je regarde :
Nombre d’étages
Escalier intérieur ou extérieur
Largeur des marches
Présence d’un colimaçon ou d’un angle à 90°
Surface glissante ou non
Distance exacte entre le camion et l’objet
Accès dégagé ou non (végétation, murs, clôtures, etc.)
Et tout ça, je le visualise avant même d’entrer.
Même quand c’est une estimation téléphonique, je pose les bonnes questions, parce que j’ai déjà été piégé :
“Y’a un ascenseur ?”
“Oui.”
Mais il fait 24 pouces de large, et tu peux pas poser une boîte à plat dedans. Résultat : long carry par les escaliers.
Un vrai pro ne se laisse jamais avoir deux fois.
1.3. Identifier les fragilités invisibles
Un objet lourd, c’est une chose.
Mais un objet lourd et fragile, c’est une autre paire de manches.
Et c’est là que tu vois qui connaît son métier.
Le piano ?
Il faut savoir que :
Les pédales ne supportent aucun appui.
Le couvercle supérieur peut se désaxer s’il est mal sanglé.
Certains modèles anciens ont des roulettes décoratives qui éclatent sous le poids.
Le coffre-fort ?
Centre de gravité bas, mais danger si mal équilibré sur un diable.
Certaines poignées sont là juste pour ouvrir, pas pour tirer ou soulever.
Le frigo double-porte ?
Si tu l’inclines trop, tu flingues le compresseur.
Si tu le poses sur le côté, il faut attendre 24h avant de le rebrancher.
Et ça, tu le sais pas en lisant un PDF ou un site de vente.
Tu le sais quand t’as déjà vu un gars se blesser, ou un meuble basculer, ou un client t’appeler deux jours plus tard parce que son frigo fait un bruit bizarre.
Avant de soulever quoi que ce soit, un vrai déménageur prépare sa tête :
Il mesure,
Il anticipe,
Il lit le terrain,
Il sent le danger.
C’est pas une question de force.
C’est une question de maîtrise et de stratégie.
Et ceux qui improvisent le jour du déménagement ?
Ils finissent en sueur, en retard… ou aux urgences.
🎹 2 – Le cas du piano
Quand un client me dit :
« Ah, y’a juste un piano à descendre… »
…je sais tout de suite que ça ne va pas être “juste” un piano.
Parce qu’un piano, c’est un objet qui trompe tout le monde : il a l’air solide, stable, inoffensif. Mais c’est l’un des pires cauchemars logistiques quand il est mal anticipé.
Et je parle ici d’expérience réelle, pas de vidéos YouTube ou de théorie. Un piano, ça se respecte, sinon c’est lui qui te rappelle à l’ordre.
2.1 – Piano droit ou piano à queue : ça change tout
La première chose qu’un déménageur pro demande, c’est :
Quel type de piano c’est ?
Un piano droit, ça tourne autour de 200 à 350 kg.
Un piano à queue, même petit modèle, peut monter à 450 – 600 kg.
Et si c’est un quart-de-queue, grand queue ou ancien Steinway ? Là, on change carrément de catégorie.
Mais ce n’est pas juste une histoire de poids.
💡 Un piano droit se manœuvre en vertical, peut (parfois) passer dans un escalier serré.
💡 Un piano à queue doit être basculé, sécurisé, et parfois démonté partiellement (pieds, pédalier, couvercle). Et il prend plus de place qu’un frigo et un divan réunis.
Et ça, si tu le sais pas dès l’évaluation ?
➡️ Tu pars en guerre sans savoir si t’as besoin d’un tournevis… ou d’un treuil.
2.2 – Le matériel indispensable (et non négociable)
Un gars qui arrive pour déplacer un piano sans ces éléments, il repartira avec un mal de dos… ou une plainte :
Couvertures épaisses, bien calées
Sangles larges à boucle, type élingue
Chariot robuste, avec grosses roues souples
Tapis antidérapants, à poser dans les couloirs
Gants de préhension, jamais mains nues
Planche rigide pour le passage dans les zones molles (pelouse, gravier, tapis mou)
Et surtout : au moins 3 gars coordonnés, parfois 4 selon l’accès.
📌 Un amateur essaie à deux, à la force brute.
📌 Un pro sait que la force, c’est rien sans la maîtrise.
Moi, je préfère prendre 15 minutes pour préparer l’environnement, sangler proprement, caler chaque côté… et sortir le piano sans une égratignure ni une goutte de sueur de trop.
2.3 – Technique de bascule et de passage d’étage : la vraie méthode
Le point le plus délicat ?
La bascule.
C’est le moment où le piano doit quitter sa position verticale, passer en inclinaison, et être placé sur le chariot ou dans les marches. Et là, tout peut se jouer sur un seul faux geste :
Si la sangle glisse → piano déséquilibré
Si un gars lève trop tôt → effort mal réparti
Si le sol est inégal → torsion du cadre
Un bon chef d’équipe, il annonce clairement chaque mouvement :
“Un, deux, on soulève. Stop. On cale. On avance. Stop.”
Et on ne tourne jamais un piano en aveugle.
Chaque mouvement est prévisualisé mentalement. Tu sais qui est devant, qui est derrière, qui cale les coins, qui garde les pédales.
Et si tu dois passer un étage ou un escalier :
On ne force jamais le poids vers le bas
On soulage par palier
Et jamais de pression sur la face avant (là où le cadre est plus fragile)
C’est comme une opération chirurgicale.
Tu respires, tu synchronises, tu laisses zéro place au hasard.
2.4 – Calage et fixation dans le camion
Un piano mal calé dans un camion, même pour 3 rues, ça devient un projectile de 300 kg.
Tu veux éviter :
Qu’il glisse en virage
Qu’il cogne une table en verre
Qu’il bascule à l’ouverture des portes
🎯 Un pro place le piano :
contre une paroi du camion
avec matelas ou mousse dense sur les côtés
sanglé en haut ET en bas, avec tension progressive
jamais contre une porte latérale ou un coin sans renfort
Et s’il pleut, s’il neige, s’il fait -10° ? ➡️ On prévoit une bâche thermique ou un plastique étanche. Parce qu’un piano en bois massif, ça n’aime pas l’humidité.
Un piano, c’est pas “un meuble comme un autre”.
C’est un objet lourd, complexe, fragile, souvent précieux — et surtout imprévisible.
Un amateur te dit : “On va y aller doucement.”
Un pro te dit : “On va y aller avec méthode.”
Et cette différence, c’est ce qui sépare un déménagement qui se termine en musique…
…et un client qui appelle son assurance, la gorge serrée.
🔒 3 – La manutention du coffre‑fort : quand le poids devient un danger
Y’a pas de demi-mesure avec un coffre-fort.
Soit tu sais ce que tu fais,
Soit tu mets tout le monde en danger.
Je vais être direct :
Un coffre-fort, ça pardonne pas.
Pas aux articulations. Pas aux planchers faibles. Et encore moins aux gars qui croient que c’est “juste une grosse boîte”.
3.1 – Spécificités de poids et de forme
Un coffre-fort, c’est pas seulement lourd.
C’est dense. Compact. Inerte.
Même un modèle “moyen” peut facilement faire 200 à 400 kg, concentrés sur une surface de 60×60 cm. Et certains monstres blindés qu’on a déplacés dans des commerces ou résidences… c’est 600 kg et plus, sans aucune prise, sans aucune souplesse.
Et le pire ?
Ça ne réagit pas comme un meuble.
Un buffet, tu peux le déséquilibrer pour passer.
Un divan, tu le plies, tu le lèves.
➡️ Un coffre, tu ne manipules pas, tu l’accompagnes.
Tu prépares son déplacement en amont comme une manœuvre militaire.
3.2 – Le bon matériel : pas d’impro
Quand j’arrive pour bouger un coffre-fort, j’ai déjà en tête la fiche technique mentale :
Diable renforcé, avec plateforme élargie et roues pleines (pas de gonflables !)
Sangles de serrage + anti-glisse
Planche de transfert rigide, si le plancher est fragile
Rampe si seuil à franchir
Et surtout : équipe stable, coordonnée, qui a déjà fait ça
📌 Un amateur vient avec un chariot normal → il finit avec un coffre dans le mur. 📌 Un pro vient avec un plan.
Et on ne le descend jamais à la force des bras dans un escalier. Jamais.
On prévoit une descente contrôlée, parfois à 3 ou 4 gars, avec calage, frein, et appui permanent sur les parois.
3.3 – Protocole de sécurité obligatoire
Ça, c’est non-négociable.
Gants renforcés, bottes à embout, parfois ceinture lombaire.
Si le sol est glissant ou incliné → tapis antidérapants.
Et je préviens toujours le client :
“On va y aller lentement. Vous allez peut-être trouver ça long. Mais ce n’est pas une course — c’est un déplacement de masse.”
Je préfère perdre 10-15 minutes à poser des cales que 3 semaines avec un gars en arrêt de travail.
📌 Et si le coffre passe par une rampe ou un plan incliné,
on vérifie l’angle, le freinage, et on ne le lâche jamais d’un centimètre.
Quand t’as 400 kg qui prennent de la vitesse, y’a rien qui les arrête… sauf un mur, une porte, ou pire, un gars.
3.4 – Assurance et déclaration de valeur
Un coffre-fort, ça vaut parfois plus par ce qu’il contient que par sa masse.
Mais même vide, certains clients l’ont payé plusieurs milliers.
Et là, faut que le client sache deux choses :
L’assurance de base d’un déménageur (0,60 $ / livre) ne couvrira jamais la vraie valeur.
Il faut déclarer à l’avance que c’est un coffre, demander s’il y a une assurance cargo ou une responsabilité étendue.
Moi, chez TrustMover.ca , les entreprises qu’on recommande posent toujours la question à l’avance :
“Est-ce que vous avez des objets lourds, fragiles, ou de grande valeur à signaler ?”
C’est pas de la curiosité.
C’est pour éviter les galères le jour du déménagement, pour prévoir l’équipe, le matériel, et la logistique.
Un coffre-fort, c’est pas un défi de musculation.
C’est une opération technique, avec des règles, des outils, et des réflexes qu’on n’invente pas sur place.
Tu peux avoir 3 gars forts comme des bœufs…
➡️ Si t’as pas le bon diable, la bonne posture, et la bonne lecture du terrain,
ça finit mal. Ou ça ne finit pas du tout.
Un déménageur pro, il lève pas le coffre.
Il le dompte. À sa manière, et surtout, avec respect.
🚶 4 – Gérer le “long carry” : quand le vrai défi, c’est la distance
On parle souvent du frigo lourd, du 4e étage sans ascenseur, du piano fragile…
Mais tu sais ce qui use une équipe plus vite que tout ça ?
➡️ Un long carry mal prévu.
C’est-à-dire : quand le camion est stationné trop loin de la porte d’entrée.
Et que chaque aller-retour devient une marche de 30 à 50 mètres… parfois plus.
Tu multiplies ça par 20 meubles et 30 boîtes,
sous 30°C ou dans 15 cm de neige…
Et t’as une journée qui devient un cauchemar, même avec une bonne équipe.
4.1 – Planification du parcours (distance × terrain)
Le premier réflexe en arrivant, c’est pas de courir sortir le diable.
C’est de faire un repérage complet du trajet :
Y’a combien de mètres entre le camion et la porte ?
Est-ce que c’est plat, en pente, en gravier, en gazon ?
Faut-il passer par un trottoir glissant, un escalier, un corridor partagé ?
📌 Un long carry de 20 mètres sur béton = OK.
Un long carry de 15 mètres dans un sentier en pente + racines d’arbre + neige fondue = 💀
Et là tu adaptes ton plan de charge, ton matériel, et surtout le nombre de gars.
4.2 – Répartition des tâches et tournus de portage
C’est là que l’intelligence d’équipe entre en jeu.
Tu peux pas juste dire “on prend tous un meuble et on y va”.
Tu dois :
Balancer les charges : pas 2 meubles lourds d’affilée pour le même gars.
Créer un rythme : pendant que deux gars font l’aller, un autre prépare la suite.
Faire tourner les rôles : celui qui tire le chariot, celui qui sécurise l’entrée, celui qui monte l’étage.
📌 Sur un long carry, c’est pas celui qui court le plus qui gagne. C’est celui qui gère sa cadence, qui connaît son corps, et qui travaille en relais, pas en solo.
4.3 – Techniques d’économie d’effort et posture
Tu veux savoir ce qui fait la différence entre une équipe cramée à midi et une équipe efficace jusqu’à 17h ?
➡️ La posture.
Un long carry, c’est une marche rapide avec charge.
Et si tu tiens mal ton meuble — trop bas, trop loin du corps, ou un bras tendu —
ton dos explose en 20 minutes.
Les pros :
portent proche du corps
plient les genoux
alternent les bras
utilisent des sangles quand c’est long
stabilisent la charge avant de marcher
Et surtout : ils parlent entre eux.
📌 “Tu tiens bon ?” 📌 “On repose dans 10 mètres.” 📌 “On évite ce coin-là, y’a du verglas.”
Ça a l’air simple… mais c’est ça, le vrai professionnalisme de terrain.
4.4 – Prévention des accidents et pauses stratégiques
Sur un long carry, l’accident bête arrive vite :
Une boîte qui glisse
Une cheville qui tourne
Un gars qui fonce dans un poteau parce qu’il regarde pas où il va
Et là, tu perds une heure, voire la journée.
C’est pour ça que les vrais déménageurs prévoient :
✔️ Des pauses toutes les X aller-retours ✔️ Des points de repos intermédiaires (une table, une marche, une planche) ✔️ Une gestion du souffle : pas en apnée, pas en sprint
Et si le trajet est trop long, on crée une zone tampon au milieu :
Deux gars transfèrent de la porte au point A
Deux autres de point A au camion
Comme ça, personne ne fait 50 mètres d’un coup pendant 6 heures.
Un long carry, c’est pas impressionnant à l’œil.
Mais c’est un test de fond, d’endurance, d’organisation.
Les amateurs se ruinent en 2h, explosent le timing, et cassent un meuble à la fin parce qu’ils sont trop fatigués.
Les pros, eux, gèrent. Anticipent. Préservent l’équipe.
Et à la fin, le client n’aura même pas remarqué que le camion était loin.
➡️ Il dira juste : “Wow, c’était fluide. Bravo les gars.”
🏗️ 5 – Monte‑charge improvisé : quand les escaliers ne sont plus une option
Y’a des jours où tu regardes une cage d’escalier… et tu sais tout de suite que ça ne passera pas.
Un frigo trop haut.
Un sofa qui tourne pas.
Un piano que tu refuses de descendre à mains nues.
Ou simplement un meuble massif… et un 3e étage avec marches trop serrées.
Et c’est là que l’idée du “monte-charge improvisé” entre en jeu.
Mais attention : ça s’improvise pas avec deux sangles et une prière.
Un bon pro, quand il sort l’artillerie lourde, il le fait en toute sécurité, avec méthode.
5.1 – Choix entre grue, palan ou plateforme mobile
Avant tout, tu dois choisir la bonne méthode. Et ça dépend :
Du poids de l’objet
De la hauteur d’accès
De l’environnement (arbre, fils électriques, balcon solide ou non…)
📌 Les options qu’on a utilisées en vrai :
Grue avec bras télescopique (louée pour les gros objets très lourds – coffre-fort, armoire 500 lbs)
Palan manuel ou électrique (attaché à une structure solide ou une remorque stabilisée)
Plateforme élévatrice mobile (style échafaud motorisé – très utile pour un 2e étage avec terrasse accessible)
Mais dans tous les cas, le mot d’ordre, c’est sécurité.
5.2 – Autorisations municipales et assurances
Et là, beaucoup de clients tombent des nues :
“Comment ça, faut un permis ? C’est juste pour faire descendre un divan !”
Oui… mais si tu bloques la rue, le trottoir ou que tu fais venir une grue,
➡️ il faut une autorisation de la ville.
Surtout à Montréal ou Laval, où un agent peut passer à tout moment et te coller une amende à 300 $ pour entrave à la voie publique.
En plus de ça, faut être couvert par une assurance responsabilité valide.
Parce que si le meuble tombe, ou si un passant se blesse,
➡️ t’es responsable à 100 %.
📌 Un vrai pro, il prévoit ces démarches avant. Il t’explique ce qu’il faut réserver, les délais (souvent 3 à 5 jours ouvrables), et il intègre ça au devis.
5.3 – Installation sécurisée (ancrages, stabilisateurs)
C’est là que le sérieux se voit.
Quand on installe un palan ou une structure de levage, on ne le fait jamais à la va-vite.
Voici ce que les gars expérimentés vérifient systématiquement :
✔️ Solidité du balcon ou de l’ancrage (faut que ça tienne 300+ kg, pas juste un pot de fleurs)
✔️ Stabilisateurs au sol (planches, cales, pieds ajustables)
✔️ Équilibre de l’objet (point de levage centré, pas de bascule)
✔️ Protection au sol et autour (éviter que l’objet cogne contre le mur ou tombe sur quelqu’un)
Et surtout : zone sécurisée dégagée au sol.
Tu laisses personne passer en dessous pendant le levage.
5.4 – Protocole de levage et communication d’équipe
C’est pas une seule personne qui gère le monte-charge. C’est toute l’équipe, coordonnée.
✔️ Un gars au sol qui stabilise l’objet
✔️ Un gars au balcon ou à la fenêtre qui réceptionne
✔️ Un gars qui donne les consignes (par gestes ou talkie)
Et une seule personne responsable du “go” ou du “stop”.
Pas de cris dans tous les sens. Pas de “vas-y, je pense que ça passe”.
On parle de plusieurs centaines de kilos suspendus dans le vide.
Chaque erreur peut coûter très cher.
📌 En tant que pro, t’es jugé là-dessus : sur ton calme, ta communication, et ta rigueur.
Pas sur ta force brute.
🧠 Retour terrain : ce qu’on a déjà vu (et qu’on ne veut plus revoir)
Un client qui pensait descendre son frigo du 2e avec deux cordes à linge…
➡️ Résultat : frigo explosé et tache sur le trottoir pendant 6 mois.Une équipe amateur qui a attaché un buffet au balcon sans ancrage…
➡️ Le buffet est tombé. Heureusement personne en dessous.Un monte-charge bien monté, mais sans communication claire.
➡️ Le meuble est monté trop vite, a cogné le balcon et a égratigné tout un mur.
🎯 Moralité ?
Un monte-charge, c’est du sérieux. Et seuls les pros doivent le gérer.
💶 6 – Calcul des surcoûts et élaboration du devis : expliquer clairement… pour éviter les conflits
Les extras, c’est pas juste plus de poids à porter.
C’est plus de temps, plus de risques, et souvent plus de responsabilités.
Mais le vrai problème, c’est quand les clients n’ont pas été prévenus à l’avance.
Parce que personne ne veut découvrir, à la fin d’un déménagement, une facture 300 $ plus élevée pour un piano ou un “petit long carry”.
🎯 Un pro ne doit jamais improviser ses tarifs à la fin. Il doit savoir expliquer, calculer, et justifier ces frais AVANT de commencer.
💶 6.1 – Grille tarifaire hors‑gabarit (forfait, $/kg, temps ajusté)
Il existe plusieurs façons d’estimer les frais liés aux objets hors normes, et au Québec, chaque pro a sa méthode. Voici celles qu’on utilise dans le métier :
✔️ Forfait fixe par objet
Ce sont les tarifs les plus simples à annoncer d’avance :
Piano droit : entre 100 et 250 $
Piano à queue : entre 250 et 400 $ (selon les accès, l’étage, l’angle de sortie…)
Coffre-fort : entre 150 et 500 $ (selon le poids et l’accès)
Frigo commercial ou meuble extrêmement encombrant : 50 à 150 $
➡️ Avantage : c’est clair, transparent, le client sait à quoi s’attendre.
✔️ Tarif horaire ajusté
Quand l’objet hors-norme ralentit l’équipe (ex. : un frigo très lourd à passer dans un escalier colimaçon), certains ajustent le tarif horaire pendant cette période précise. Ça évite d’imposer un supplément forfaitaire s’il n’est pas justifié.
✔️ Frais au poids ou au volume
C’est plus rare, mais on l’a déjà vu pour des objets très lourds ou techniques (comme un coffre-fort de 400 lb ou une table de billard pro) :
Exemple : 1,50 $/kg au-delà de 200 kg
Ou encore 5 à 10 $/marche d’escalier, dans des cas très particuliers
📌 Le plus important ? Que ce soit bien noté dans le devis.
Pas de surprise, pas de malentendu. Le client signe en connaissance de cause, et tout le monde est à l’aise le jour J.
6.2 – Facteurs variables : accès, étage, nombre d’intervenants
Le prix d’un extra ne dépend pas juste de l’objet. Il dépend de ce qu’il faut mobiliser autour pour le manipuler.
Voici ce qu’on regarde toujours :
Accès étroit ou dangereux ? → prix plus élevé, car plus de risque
Escalier ou passage difficile ? → nécessite parfois 3-4 gars, donc main-d’œuvre doublée
Stationnement loin ? → long carry = surcharge
Monte-charge ou palan à installer ? → assurance, ancrage, temps de montage = coûts à prévoir
Temps estimé de la manœuvre → plus c’est long, plus ça se facture (et ça ralentit tout le contrat)
📌 Un bon devis tient compte de tous ces paramètres.
Pas juste “le piano coûte tant”.
Mais “le piano, dans ce contexte, avec cet accès, va nécessiter X personnes, Y temps, donc Z dollars”.
6.3 – Conseils pour présenter clairement les suppléments au client
Ce qui tue la relation client, ce n’est pas le prix.
C’est le flou.
Voici comment un vrai pro s’y prend :
📝 1. Il mentionne les extras dès la première estimation
“On a vu sur les photos qu’il y a un piano. Je vous envoie le tarif associé selon l’étage.”
👁️ 2. Il les confirme à l’arrivée sur place
“J’ai bien noté que le frigo passe pas dans l’escalier. On devra le descendre par le balcon avec le palan. Voici les frais associés.”
🤝 3. Il demande l’accord clair avant de commencer
“C’est bon pour vous si on procède avec ça ?”
➡️ Le client se sent respecté, il comprend que ce n’est pas de l’abus, c’est de la vraie gestion pro.
📌 Conseil bonus : toujours écrire les suppléments sur le devis ou la facture. Même si c’est une ligne manuscrite ajoutée sur place.
C’est ce qui protège tout le monde si y’a un doute plus tard.
📋 7 – Checklist terrain et bonnes pratiques pour les extras hors gabarit
Quand tu dois gérer un piano, un coffre-fort ou un long carry, tu n’as pas droit à l’erreur.
Pas de “je vais improviser” ou de “ça va passer”.
Il faut que tout soit prêt avant même de poser la main sur l’objet.
Voici la checklist qu’on applique systématiquement dans notre équipe quand un extra est prévu au contrat :
✅ 7.1 – Matériel à vérifier avant le jour du déménagement
Sangles larges et renforcées
Minimum 4, toujours en bon état, avec mousquetons solides
Couvertures épaisses + matelas mousse de calage
Pour envelopper les parties fragiles (pieds de piano, coins de coffre-fort, etc.)
Diable renforcé ou chariot multi-roues
Roues pneumatiques obligatoires si terrain accidenté ou distance importante
Planche rigide (contreplaqué)
Pour franchir les marches irrégulières ou protéger le plancher fragile
Gants antidérapants + bottes à semelles renforcées
Obligatoires pour éviter les blessures lors du basculement ou des descentes
Trousse de secours + eau + barres énergétiques
Parce qu’un long carry de 45 minutes sous le soleil, ça t’épuise vite
Tapis antiglisse ou patins en feutre
Pour les moments où l’objet doit être poussé en douceur sur de longues distances
Palan ou cordage (si levage extérieur prévu)
Toujours inspecter visuellement l’état du matériel avant usage
👷♂️ 7.2 – Briefing d’équipe : rôles et signaux de communication
Avant de bouger quoi que ce soit, on s’arrête 3 minutes et on fait un briefing clair :
Qui donne les ordres ?
Qui stabilise ?
Qui observe les obstacles ?
Qui gère les virages ou les marches ?
On se met aussi d’accord sur les signaux :
« Stop » = poser l’objet immédiatement
« Ok » = avancer doucement
« Droite / gauche / recule » = toujours à la voix claire ou au geste
📌 Crois-moi : 3 minutes de briefing, c’est 30 minutes de galère en moins.
Et parfois, c’est une blessure évitée.
📚 7.3 – Anecdotes de terrain : les extras, c’est du vécu
🎹 Cas 1 – Piano dans un colimaçon à Villeray
Un déménageur nous a raconté ce cas typique :
Le client avait “oublié” de mentionner qu’il avait un piano droit au 2e étage.
Une fois sur place : escalier en colimaçon, très étroit, humidité… impossible de passer par l’intérieur.
➡️ Ils ont sécurisé le trottoir, installé un palan improvisé, et sorti l’instrument par l’extérieur, proprement, en une heure.
📌 Leçon à retenir : Toujours demander à la réservation s’il y a un piano ou un objet lourd, même si ce n’est pas noté dans la description initiale.
🔒 Cas 2 – Coffre-fort coincé à l’étage (Laval-Ouest)
Dans un autre contrat, une première équipe avait renoncé à sortir un coffre-fort de 200 kg d’un sous-sol.
Pas de planche, pas de matériel adapté.
➡️ Une autre entreprise est revenue le lendemain avec un plan incliné, trois gars, des gants renforcés et une stratégie propre.
Résultat : opération réussie en 40 minutes, sans casse ni blessure.
📌 Leçon à retenir : Ce n’est pas une question de force brute, mais de matériel, de méthode, et de coordination.
🚶 Cas 3 – Long carry sur 50 mètres en pente
C’était censé être un contrat simple : frigo, laveuse, quelques meubles.
Mais le stationnement n’était pas accessible… et le camion a dû être placé à plus de 50 mètres, sur un terrain en pente.
➡️ L’équipe a mis en place une rotation des porteurs, imposé des pauses toutes les 15 minutes, et assuré l’hydratation.
📌 Leçon à retenir : Un “détail logistique” comme le stationnement peut transformer un déménagement banal en vrai test d’endurance.
🗝️ Conclusion – Les extras hors-gabarit, c’est pas juste “un meuble de plus”
Quand un client te dit :
“Ah oui, j’ai aussi un piano / un coffre / un frigo double / une longue marche à faire avec les meubles…”
➡️ Ce n’est pas un simple détail.
C’est une toute autre mission, qui demande de la technique, du calme, du matériel adapté et une équipe soudée.
Dans ce métier, on ne compte plus les gars qui se sont blessés pour avoir voulu “faire vite” ou “faire simple”.
Ni les meubles abîmés pour avoir tenté de passer un objet hors-gabarit comme un meuble normal.
🎯 Un vrai pro, lui, ne laisse rien au hasard :
Il planifie,
Il s’équipe,
Il adapte son équipe,
Et surtout : il anticipe chaque étape.
C’est exactement pour ça que sur TrustMover.ca, on ne recommande que des entreprises qui ont déjà géré des pianos, des coffres-forts, des long carry,… sans improviser.
Des gars qui savent ce qu’ils font avant même d’arriver.
📌 Si tu veux un déménagement sans mauvaise surprise, surtout avec un extra hors-norme :
Parle-en dès la réservation.
Pose les bonnes questions.
Et choisis une équipe qui a déjà vécu ce genre de défi.
Parce que dans ce genre de situation, ce n’est pas une question de force… c’est une question d’expérience.